Malle cabine Louis Vuitton c.1910

Très belle malle Louis Vuitton de taille cabine des années 1910, recouverte de la célèbre toile monogramme au pochoir et protégée par des bordures en lozine monogrammée. La toile extérieure présente une superbe patine, rehaussée par la présence de ses deux poignées d’origine. Sur chacun des côtés figurent les initiales « A.C » peintes en rouge et jaune, encadrées d’un filet noir.

Un examen attentif révèle, sous ces lettres, les vestiges d’initiales antérieures appartenant à un précédent propriétaire. Selon les informations transmises par la dernière détentrice de la malle, il s’agissait de la pièce personnelle de son grand-père, Albert de Courte-Cuisse, ancien directeur du Grand Hôtel, rue Scribe, à Paris — juste en face de la boutique Louis Vuitton de la même rue. Très proche de Georges Vuitton, fils de Louis et voisin de son établissement, M. de Courte-Cuisse aurait acquis cette malle dans des circonstances singulières : elle aurait été subtilisée à un client de l’hôtel qui n’avait pas réglé sa note. À défaut d’obtenir le paiement de la nuitée, il repartit ainsi avec l’une des malles les plus luxueuses de l’époque, lui assurant des voyages dignes de sa clientèle prestigieuse.

Le dessous est équipé de roulettes en acier, et le lattage est estampillé Louis Vuitton Paris.

L’intérieur est remarquablement complet et dans un bon état d’origine : doublure en coton, chassis compartimenté avec ses aménagements spécifiques — emplacement pour faux-cols, compartiment à cravates, logement pour gants — permettant au propriétaire initial de voyager dans les meilleures conditions. L’étiquette d’époque, avec ses différentes adresses et son numéro de série, est toujours en place. Le capot est capitonné, offrant un espace où l’on pouvait épingler photos de famille, souvenirs romantiques ou fragments de voyages (morceaux de tissu, épingles à cheveux, plumes…).

Très bon état général.